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Nous sommes allés la première fois au Mali en septembre 2009 pour présenter la pièce Black Swan et donner un atelier chorégraphique dans le cadre du Festival Dense Bamako Danse organisé par Donko Seko. 

Nous avons été tellement enthousiasmés par l’investissement des jeunes danseurs qui ont participé à cet atelier que nous avons décidé de nous engager sur une collaboration à long terme avec Donko Seko, notamment pour un projet de création et des ateliers chorégraphiques en Suisse et au Mali. 

Au printemps 2010, nous avons donc invité à Genève deux danseurs, Tidiani N’Diaye et Adama Marico, pour la création de la pièce Le Chaînon Manquant – The Missing Link qui a été présentée au festival Extra-10 à Annecy en France et au festival Big Bang à Genève en Suisse. 

Gilles Jobin et deux danseuses de la compagnie sont ensuite retournés deux semaines à Kayes pour transmettre la pièce à une vingtaine de danseurs locaux afin qu'ils  puissent la diffuser de manière autonome sur le continent africain. 

Pendant toutes ces périodes de travail, Gilles Jobin a beaucoup parlé avec Tidiani et Adama des conditions de vie et de travail au Mali et pu constater combien la réalité quotidienne des danseurs contemporains bamakois était difficile. Ensemble, ils ont réfléchi à quel projet inventer pour aider la communauté de danse et ils ont créé en 2011 le Copier Coller, projet de développement durable à fois artistique, socio-éducatif et économique. Le Copier Coller est un centre de ressources multimédia et un cybercafé installé dans le quartier de Sabalibougou qui vise à former les danseurs aux nouvelles technologies et à la mise en réseau et à générer, grâce à l'exploitation du cybercafé, des emplois et des revenus. Le Copier Coller est aussi un espace communautaire avec des jeux vidéos et du matériel informatique mis à disposition des habitants du quartier.

Nous avons aussi soutenu la participation de Tidiani à des auditions en France qui lui ont permis d'intégrer le Centre National de Danse Contemporaine d'Angers pour la formation d'artiste interprète.

Enfin, nous avons organisé l'opération solidaire “Un tapis pour la Mali“ qui a permis de récolter des dons pour le financement d'un tapis de danse pour Donko Seko.

Au fil du temps, nous avons créé des liens très forts avec les danseurs de Bamako et nous sommes devenus amis.

La compagnie a partagé son expérience et ses ressources avec eux pour soutenir leur talent et leur implication professionnelle. 

Ce sont des artistes magnifiques.

Leurs amis ou les membres de leurs familles sont aussi engagés sur les projets et c'est une véritable communauté artistique qui existe à Bamako.

Toute l'équipe se rappelle de la beauté du Niger,  de la poésie des jeunes griots, de la lumière éclatante, des mythiques cigarettes Dunhill, de la délicieuse cuisine malienne et aussi du traditionnel poulet bicyclette!
On se rappelle aussi de l'accueil toujours  tellement chaleureusement malgré des conditions de vie extrêmement précaires.
On pense aussi à Tidiani et Adama lorsqu'ils ont débarqué à Genève, leur premier voyage hors du Mali, mais surtout à leur rapide adaptation ! En deux mois, ils connaissaient plus de monde que nous ! 
On pense a tous ces danseurs qui se battent pour faire exister leur danse.

La situation politique actuelle est évidemment inquiétante mais elle est aussi complètement décourageante.
Alors que de nombreuses initiatives ont vu le jour ces dernières années,  tous les projets sont maintenant remis en cause.
Dans un pays où la danse contemporaine est déjà très peu structurée, quelles sont les perspectives ?
Quel est aujourd'hui l'avenir des danseurs contemporains à Bamako ?
Parce que leur volonté, c'est de développer leurs projets dans leur pays, pas de s'expatrier pour pouvoir danser.

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