marta vallejo. dakar


C'est vraiment difficile d'avoir la nostalgie d'un restaurant chinois ou d'un marché brouillant.
Ce n'es pas une nostalgie de dimanche dont je parle, c'est une mélancolie violente, un coup sec aux pieds qui fait chanceler jusqu'au bout des larmes.
Ce qui est compliqué c'est de pleurer la laideur perdue chez l’expéditeur d'une carte postale. Penser aux bougainvilliers qui coulent sur les murs d'une rue puante et reproduire l'image en évoquant l'odeur. Saisir cette ville qui existe seulement lorsqu'on trace ses rues avec les pieds. Rédiger les souvenirs écrasant les pieds sur une empreinte qu'on sait périssable, regardant une rue qu'on cessera bientôt de marcher.
Un souvenir c'est un homme qui oublie
Bamako. Octobre 2011